Les wilayas côtières et des Hauts-Plateaux seront dotées de stations de traitement de déchets par osmose inverse. Cette nouvelle technique exige un équipement sophistiqué que le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables a acquis.
«33 wilayas seront concernées et des stations de traitement par osmose inverse y seront installées au plus tard le 1er février 2020. Les nouvelles installations mettront fin aux effets néfastes sur les sols et les nappes phréatiques du lixiviat, un mixe dangereux de métaux lourds», a expliqué hier le directeur technique à l’Agence nationale des déchets (AND), Mohamed Djaarit, en marge de la journée d’études consacrée au «traitement par osmose inverse, organisée hier à l’hôtel Soltane, à Hussein Dey (Alger)». La technique de l’osmose inverse utilisée dans le traitement des déchets ménagers et assimilés est un procédé de filtration, qui consiste à passer le lexiviat dans une machine pour les débarrasser de l’humidité. Ce desséchement permet de diminuer ses quantités d’une manière significative, et partant réduire voire éliminer leur impact négatif sur les eaux souterraines et le sol.
Cette rencontre vise justement à informer sur la technique qui sera acquise prochainement et la gestion et maintenance du nouvel équipement, dont le premier arrivage est pour le 1er décembre prochain. «Dans les clauses du marché, le volet formation a la part du lion, vu que nos techniciens et techniciens gestionnaires des centres d’enfouissement technique (CET) ne possèdent pas d’information», a ajouté le responsable. Le projet est achevé à 65% en attendant le montage des équipements et les essais. La mise en service est programmée pour le 1er février 2020.
Pour sa part, le chef du département suivi des installations et traitement des déchets à l’AND, Ounis Benmehani, a averti sur les dangers du lixiviat sur le sol, l’eau et la santé publique. «Le traitement des déchets sans la gestion du lixiviat est caduque. La ville d’Alger a, elle seule, produit 2.500 tonnes de déchets par jour. Imaginez l’ampleur du désastre sur l’environnement et le vivant si le résidu de l’opération de traitement qu’est le lixiviat n’est pas géré», a relevé l’ingénieur.
Les willayas de Sidi Bel Abbès, Mostaganem, Annaba, El-Tarf et Guelma seront les premières à recevoir ces stations. A cet effet, une année de formation sera consacrée aux gérants et techniciens des CET pour une meilleure maîtrise et une rentabilité optimale», a fait savoir Benmehani. L’expert a soutenu que l’AND a pour mission de former les exploitants des CET sur cette nouvelle technologie et leur fournir les produits chimiques nécessaires pendant une année.
«Cette technique est efficace et est utilisée dans plusieurs pays. Ces affluents produits par les opérations de traitement de déchets sont composés de 70% d’eau», a noté l’expert.
Karima Dehiles