Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, a exhorté, dimanche à Alger, les responsables du secteur afin de faire du jumelage entre les établissements publics de santé, une activité "obligatoire", qualifiant celle-ci de "choix stratégique".
S’exprimant à l’ouverture d’une rencontre nationale d’évaluation du jumelage et de la télémédecine, le ministre a instruit les directeurs de la Santé et de la Population (DSP), les cadres de la Santé, les directeurs des établissements publics de santé et autres acteurs du secteur sur "l’obligation" de l’activité de jumelage entre les structures du nord du pays et celles du sud et des Hauts-Plateaux.
Cette pratique, consacrée à la faveur du décret exécutif n 16-197 du 4/6/2016 et consistant en l’envoi de missions médicales et paramédicales des CHU du nord pour assister celles du sud et des Hauts-plateaux, et qui a été jusque-là "volontaire et conjoncturelle", sera, désormais, effectuée en application d’un cadre juridique renforcé par des dispositions "incitatives"
Pas moins de 130.000 consultations spécialisées, 14.000 interventions chirurgicales et 1.050 missions ont été effectuées dans le cadre du jumelage inter-établissements entre 2015-2019, a indiqué dimanche à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Mohamed Miraoui s’est dit satisfait du bilan après la mise en place du cadre juridique et les incitations financières, soit 25% du salaire mensuel du praticien. Pour le ministre, «les contraintes souvent mises en avant par les spécialistes ne sont plus valables puisque ces régions ont bénéficié d’infrastructures et d’équipements de haute technologie. «Ces régions ont également vu le nombre de spécialistes en position de service civil augmenter à cause des avantages», a-t-il ajouté, précisant que «le taux d’encadrement des établissements de santé dans les wilayas du Sud et des Hauts- Plateaux a connu une amélioration suite au programme de formation mis en place». Reste à améliorer, dit-il, «la coordination et la complémentarité entre les établissements du Sud et du Nord, d’autant plus que les professionnels de la santé sont, depuis la budgétisation de cette opération et la prime d’intéressement, de plus en plus motivés pour effectuer ces déplacements».
Par ailleurs, d’autres actions liées aux traitements épidémiologiques seront introduites particulièrement dans les Hauts-Plateaux et les zones frontalières du Sud. Il s’agit de la télémédecine, de la formation à distance et de la télé-radiologie.
Afin d’améliorer la qualité de vie des citoyens en réduisant les inégalités en matière d’accès aux soins de haut niveau, il a été initié, depuis 2014, un programme de jumelage. Depuis, 96 conventions de jumelage ont été signées alors que 28 autres sont en cours de signature, selon le directeur général des services de santé et de la réforme hospitalière.
Assia Boucetta