Pas de retour à la retraite proportionnelle ni à celle sans condition d’âge avant que la Caisse nationale des retraites (CNR) ne retrouve son équilibre financier. C’est ce qu’a affirmé, jeudi dernier, son directeur général lors de son passage à la Radio nationale Chaîne I.
Slimane Melouka a indiqué que même si la situation de déficit de la CNR a tendance à se stabiliser ces deux dernières années, la réintroduction de ces deux régimes de retraite n’est pas envisagée. L’un et l’autre n’ont pas été bénéfiques pour les bénéficiaires entre 1997 et 2016 dont le pouvoir d’achat s’est détérioré. «Maintenant, si le contraire est constaté, une réflexion sera lancée», a-t-il ajouté. «La situation actuelle nous impose de maintenir les travailleurs à leurs postes de travail. Beaucoup d’entre eux veulent d’ailleurs rester actifs jusqu’à 65 ans», a-t-il poursuivi. Pour ce qui est de la retraite anticipée, Melouka a fait savoir que ce régime est toujours en vigueur mais son application répond à des conditions bien précises. En premier lieu, il est exclusivement réservé au secteur économique. «Seules les entreprises en difficulté financière avérée peuvent en bénéficier et les niveaux de cotisation des employeurs seront augmentés», a-t-il expliqué. Evoquant la crise de la Covid 19 et ses conséquences, l’invité de la Radio nationale a précisé qu’aucune entreprise n’a sollicite la CNR pour des départs à la retraite anticipée. Interrogé sur le dossier relatif aux métiers à haute pénibilité discuté lors d’une tripartite en 2015 suite à la suppression de la retraite proportionnelle et celle sans condition d’âge, le DG de la CNR a indiqué qu’«il n’est pas tombé à l’eau mais en cours d’étude au niveau du ministère du Travail». Une équipe d’experts a déjà, quant elle, finalisé ses travaux pour le compte de l’UGTA. Parlant du déficit de la CNR, Melouka a avancé le montant de 700 milliards de dinars, avant de soutenir que pour «sécuriser la Caisse, il faudrait améliorer le ratio relatif au nombre de cotisants par rapport aux retraités». Autrement dit, avoir 5 cotisants pour un retraité car le ratio actuel est de 2,1 cotisants pour un retraité. Pour combler ce déficit, la CNR a bénéficié d’un crédit sans intérêt contracté par le Fonds national des investissements qui sera sollicité pour l’exercice 2021. A en croire son responsable, «le grand défi de la CNR est celui de diversifier les ressources de financement car la Cnas alimente la CNR à hauteur de 80%». «Il faut relancer l’économie dans la perspective de création de plus d’emplois afin d’augmenter le nombre de cotisants», a-t-il renchéri. Au sujet de la retraite complémentaire, Melouka a fait état d’une réflexion sur la possibilité de bénéficier à l’avenir de la disposition introduite dans le cadre de la loi de finances 2018. Le DG de la CNR a conclu sur le nouveau calendrier du versement des pensions de retraite qui a été mis en place à partir de ce mois de janvier. «L’opération aura lieu du 15 au 26 de chaque mois, dans le but d’améliorer le service public et apporter plus de facilitations aux retraités, dont le nombre est de 3.300.000», a souligné Melouka.
Wassila Ould Hamouda